Quatrième portrait de Résistant tué lors des combats de la libération de Besançon. Comme les autres, ce portrait a été établi par mr. Bernard Carré. De plus,nous avons retrouvé la trace de deux enfants de mr Bouton et les avons rencontrés à Saône où ils résident toujours, le village de leur famille. Qu'ils soient vivement remerciés pour leur témoignage et les documents qu'ils nous ont confiés.
Si le premier prénom de leur père est bien Honorat et figure sur la stèle de la Résistance, tout le monde, au village l'appelait Francis, son 3ème prénom. C'est d'ailleurs sous le prénom de Francis qu'il est enterré au cimetière de Saône et qu'il figure sur le monument aux morts de Saône.
BOUTON Honorat Marie Francis est né le 8 avril 1902 à Saône (Doubs), fils de Gustave (1853-entre 1931 et 1936) et d'Apolline Soleil (1867-après 1936).
Il était cultivateur à Saône (Doubs), ayant repris la ferme de ses parents en [1926 ?] ; il élèvait une dizaine de vaches et le lait qu'elles produisaient était vendu à la Coopérative Laitière de Saône qui fabriquait des fromages. Il se maria avec Marie Rose Champlon le 27 septembre1927 et ont eu 6 enfants. Il habitait à Saône (Doubs) depuis sa naissance. Lors du conseil de révision en 1922, avant son service militaire, il a 20 ans et il est décrit ainsi : cheveux chatains, yeux gris, front couvert, nez ordinaire, visage ovale. Pour le degré d'instruction, il est dans la catégorie 3 (niveau Certificat d'études).
Il effectua son service militaire au 44° Régiment d'Infanterie du 5 mai 1922 au 21 mars 1923, puis au 1er Régiment d'Infanterie du 22 mars au 6 novembre 1923, les services comptant du 5 mai 1922 au 6 novembre 1923. Avec le 1er Régiment d'Infanterie, il participa dans l'Armée Française du Rhin, à la Campagne de l'Occupation de la Ruhr du 28 mai au 29 octobre 1923. Il fut nommé soldat de 1ère classe le 16 juin 1923. Le certificat de bonne conduite lui a été accordé. Il est affecté au 53e Bataillon de Chasseurs Mitrailleurs. Il effectua plusieurs périodes d'exercices en 1927, 1928.
Le 7 décembre 1936, il est nommé brigadier de réserve. En mai 1937, il partcipa à un exercice de défense aérienne du territoire. En 1938-1939, il est appelé pour une période à l'Ecole de perfectionnement des sous-officiers de réserve du 60° Régiment d'Infanterie, située à Bouclans (Doubs). Rappelé à l'activité le 22 août 1939, il est arrivé au 403° Régiment d'Artillerie de Défense contre Avions (RADCA), 1ère Compagnie de Guet. Il est placé dans la position dite sans affectation le 25 octobre 1939 et rendu à ses foyers le 3 novembre suivant.
En août et septembre 1944, il était combattant des Forces Françaises de l'Intérieur, Groupement de Besançon, 2e Compagnie , Commandant Vuillemin, section Goy.
Il est tué à l'ennemi le 8 septembre 1944 à 11h, lors d'un accrochage aux abords nord du pont de Montrapon dans l'avenue de Montrapon à Besançon. Le chef de groupe Violard, commandant la 2e section de la 2e Compagnie du Capitaine Vuillemin précisa dans son rapport : « Le 8 [septembre] à midi [en contradiction avec l'acte de décès de Francis Bouton qui précise que le décès a lieu à 11h], le Lieutenant Goy transmettait au chef de groupe Violard le commandement de la 2e Section.
Quelques minutes plus tard, un groupe de FFI Bisontins alertait la section, lui demandant son aide dans le voisinage du pont de Montrapon. Immédiatement, le chef de groupe se porta à l'endroit qui semblait calme. Une patrouille de 5 volontaires fut envoyée dans un immeuble où rien ne fut remarqué.Cette patrouille prit l'initiative de faire une reconnaissance en direction de Fontaine Écu, où elle fut prise sous le feu des armes automatiques des Allemands.
Bouton Francis étant à ce moment à découvert, fut atteint au bas-ventre. Blessé très grièvement, il mourut quelques instants plus tard.
Ce soldat volontaire, père de 6 enfants, courageux et plein d'entrain venait, par son sacrifice, d'éviter à la section de tomber dans le piège tendu par un groupe important d'Allemands.
Signé : Le Chef de groupe, Violard ». (Musée de la Résistance et de la Déportation, Besançon, Fonds Devaux-Maurin, Boîte 1, Archives de la SRD2, Groupement de Besançon, Liasse 5, 5e Compagnie, Capitaine Vuillemin, Document 2, Rapport concernant la mort de Bouton Francis). Il reçoit l'hommage d'obsèques nationales à l'Institution Saint-Joseph, avenue Fontaine Argent le 11 septembre 1944. Il en inhumé dans le cimetière de Saône. Le 9 octobre 1944, la famille de Francis Bouton fait paraître dans La République de Franche-Comté et du Territoire de Belfort, l'avis de remerciements suivant :« Saône – Madame Francis Bouton et ses enfants, les familles parentes et alliées, leurs nombreux amis, profondément touchés de toutes les marques de sympathie qui leur ont été témoignées lors du décès de Monsieur Francis Bouton, Mort pour la France, remercient bien sincèrement toutes les personnes, amies et connaissances, et en particulier M. le Curé, M. le Maire, le Conseil municipal, MM. les instituteurs, les Anciens Combattants et la Société des Vétérans qui ont pris part à leur deuil cruel et les prient de croire à leur très vive reconnaissance ».
Le 8 février 1945, il est déclaré « Mort pour la France » par avis du Secrétaire Général des Anciens Combattants. Cet avis est transcrit le 13 février 1945 (cote AC 21 P 31841).
Sources : Archives Municipales de Besançon, État civil, registre des décès, 1944, acte de décès n° 928 (1 E nc) ; Convoi des victimes civiles et FFI décédés les 5-8 septembre à Besançon, obsèques nationales le 11 septembre 1944 (4 H 52/1) ; ; Musée de la Résistance et de la Déportation, Besançon, Fonds Devaux-Maurin, Boîte 1, Archives de la SRD2, Groupement de Besançon, Liasse 5, 5e Compagnie, Capitaine Vuillemin, Document 2, Rapport concernant la mort de Bouton Francis ; La République de Franche-Comté et du Territoire de Belfort, n°1, 9 octobre 1944 ; Memorial Genweb. Org (référence bp-5167735) ; recherches du Souvenir Français, délégation du Doubs.
Relevés de monuments : Besançon, Stèle commémorative Place de la Liberté; plaques commémoratives de la Chapelle des buisSaône, Monument aux morts; plaques commémoratives de la Chapelle des Buis. Une rue de Saône porte son nom, toujours sous le prénom de Francis.